Communication

La nuit du web : un certain nombre de questions en suspens

Une sorte de lassitude nous étreint en songeant à ce sujet. Après discussion, nous nous sommes résolus à en faire mention. Parce qu’il nous semble qu’il faut bien que quelqu’un le fasse, et que pas grand monde n’est décidé à le faire.

Les dernières années ont vu fleurir nombre d’initiatives servant à « valoriser les acteurs du digital en Afrique francophone ». Certaines d’entre elles sont régionales. D’autres locales. La nuit du Web, qui a vu le jour il y a deux ans, nous vient du Cameroun. Son ambition est continentale. Elle en est à sa seconde édition – la seconde édition prévue pour l’an dernier n’ayant pas pu se tenir.

Nous avons coutume d’attendre avant de nous faire une opinion sur une entreprise ou un événement. Et nous veillons à ne pas émettre de jugements hâtifs sur un sujet quelconque. Force est cependant de constater qu’une fois encore… Cela en devient lassant. À contre-pied de l’usage en cours sur le blog, nous allons poser des questions, et nous efforcer de ne pas donner d’avis. Nous invitons les porteurs du projet, de même que les acteurs de l’environnement du digital à se les poser et à y répondre honnêtement dans leur fort intérieur, puisqu’il s’agit là des protagonistes de cette histoire. Et, si ce n’est pas trop demander, d’avoir entre eux une réflexion d’ensemble sur l’avenir de ces métiers. Et de tenter d’y apporter des réponses. De faire un effort constructif et pertinent en somme.

Pour faciliter la recherche :

Nous avons des questions, nous en partageons un certain nombre vous et nous.

  1. Cette initiative vous semble-t-elle appropriée ? Pourquoi  ?
  2. Êtes-vous fiers de ce site internet ? Est-il perfectible dans la mesure de vos moyens et de vos capacités ? Avez-vous employé toutes les ressources à votre disposition pour le construire ?
  3. Ce site internet est-il assez sécurisé ? Son contenu vous plaît-il ? Vous semble-t-il à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un concours qui a pour but de « (travailler) à la reconnaissance des acteurs du web en Afrique » ? En quoi ?
  4. Quid de la valorisation des profils desdits acteurs sur les canaux de communication  de l’événement ? Qu’en pensez-vous ?
  5. Que souhaitez-vous valoriser exactement ? Leurs parcours, leurs notoriétés ou… leurs photos de profil ? Comment cela transparaît-il dans le contenu produit ?
  6. Pouvez-vous expliciter la vision, les objectifs, la marque « La nuit du web » et ce qu’elle apporte concrètement aux acteurs de votre environnement, dans la pratique de leurs métiers ? Que souhaitez-vous accomplir et à quelles échéances souhaitez-vous le réaliser ? Les efforts actuels sont-ils à la mesure de l’ambition énoncée ?
  7. Au-delà de la congratulation mutuelle, à quoi cela sert-il exactement ? En quoi est-ce différent de ce qui est fait, et a été fait jusque-là ? Quel est l’apport de cet événement dans l’environnement du digital au Cameroun – avant même de parler de l’Afrique ?
  8. L’Afrique. Un continent qui compte a minima trois espaces linguistiques majeurs. Mettons que l’anglais est la seule en usage à l’international, pourquoi le site internet ne dispose-t-il pas de cette option ?
  9. Pour quelles raisons objectives un quelconque sponsor contacterait-il directement l’équipe derrière le projet par le biais de « ce » site internet ? Sans démarchage. Le jugez-vous convainquant en l’état ?
  10. Êtes-vous satisfait de la marque « La nuit du web » ?
  11. En tant que professionnel, êtes-vous fiers de la façon dont sont tenus les comptes sociaux de l’événement ? Êtes-vous satisfaits de la façon dont ils sont alimentés ? Est-ce absolument nécessaire de créer un nouveau compte Twitter pour chaque édition de l’événement ? Quelles suggestions feriez-vous pour améliorer la situation ?
  12. Le concours. L’opacité est un euphémisme pour faire référence à la façon dont sont sélectionnés et nominés les lauréats. Cela gagnerait-il à être amélioré ? Comptez-vous changer cela ? Quid du jury de chacune des catégories ? [Les catégories… Qui les a établies ? (On est infiniment désolés, on sait ce qu’on a dit mais… Who ?)]
  13. Avez-vous fait l’objet d’une intimidation ou de pressions afin de choisir de positionner l’événement au niveau continental ? Qu’est-il arrivé au « il vaut mieux commencer petit mais bien, plutôt que de voir trop grand et d’obtenir des résultats mitigés ? »
  14. Jugez-vous cet événement, son contenu, son format, ce… concours (?), cet événement professionnel (?) acceptable pour ce continent, ces métiers et leurs acteurs ? Est-il à la mesure de votre dévouement à ce qui s’apparente à une cause pour l’essor du digital en Afrique ? Est-il à la hauteur tout court ?
  15. Les trophées de l’an dernier… sont en plastique. Vous en êtes-vous rendu compte ? Au-delà de l’aspect esthétique, le plastique n’est pas exactement associé à la pérennité dans l’imaginaire collectif. Ont-ils fait l’objet d’une réflexion sur le long terme, sur la symbolique… et le reste ? Que sont-ils censés représenter exactement pour les récipiendaires et le public ? Et pour vous, que représentent-ils ? Est-ce en adéquation avec votre identité et vos ambitions ? Il va de soi que le budget constitue un point sensible dans l’organisation de tout événement, il existe cependant des alternatives, et vous le savez.
  16. Le choix de la salle. Le choix. Du lieu de l’événement. On ne va pas poser de questions sur l’événement en lui-même, il vaut mieux dans l’intérêt de tout le monde que les questions soient restreintes. Vous en êtes à la seconde édition, vous pouvez encore transformer l’essai. En définitive, les seules questions qui comptent et qui compteront jamais sont les suivantes :
  17. Êtes-vous satisfaits de ce travail ? En êtes-vous fiers ? Existe-t-il la possibilité de faire mieux ? Est-ce souhaitable ? Votre travail est-il à la mesure de votre ambition ?

Si vous avez répondu positivement à toutes ces questions tout est pour le mieux. Ne changez rien.

« Les gagnants trouvent des moyens, les perdants des excuses. » – Franklin Roosevelt

Nous aurions pu « poser les questions en inbox ». Tout comme nous aurions pu « publier ce blog » en inbox.

103 jours séparent cette date de publication à celle de l’événement. Il existe différentes façons d’en faire usage. Les événements en Afrique ont la fâcheuse habitude de ressembler à des campagnes électorales, ce sont des coquilles vides qui ne savent pas quand s’arrêter. Ou s’améliorer. Surprenez-nous positivement. Quitte à réduire vos ambitions. Faites mieux. Vous en avez les moyens.

About Ace (70 Articles)
Ace est un passionné de communication et de startups. Autodidacte formé auprès de professionnels du marketing et de la communication, il allie exploration personnelle, pratique du métier et recherche incessante d'amélioration dans une approche intégrative, qui s'intéresse au secteur de façon globale, en le replaçant au centre de l'entreprise. Sa démarche s'attache à formaliser de manière spécifique les problématiques communicationnelles qui touchent les structures en tenant compte de leurs divers niveaux d'organisation.

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