Communication

C’est quoi un écosystème professionnel ? (4-1-1)

Hi guys ! J’espère que vous allez bien. On va parler d’écosystème professionnel aujourd’hui. On devait aborder le personal branding et les clés pour devenir un influenceur (partie 3) mais c’est assez difficile à expliquer si vous ne savez pas au préalable ce qu’est un écosystème professionnel. Alors on va aborder cette partie avant. Oui, c’est un dossier dans un dossier, ce n’était pas prévu dans le scénario mais bon. Sans commentaires. Plus sérieusement, je crois que j’ai la malédiction des dossiers, rires. Vous allez comprendre tout à l’heure.

La partie 4 (cette partie), est consacrée à la présentation de ma théorie sur la formation des écosystèmes polarisés. La partie 1 vous a présenté le contexte dans lequel s’inscrit l’étude (cadre d’expression et postulats – le triptyque), et la partie 2, que j’élaborerais plus avant, les composantes de la notion d’influence, qui est au cœur de ce dossier. La partie 3, qui était censée précéder celle-ci, traitera de l’émergence des acteurs de référence de l’écosystème professionnel. Elle viendra après ce chapitre parce que je me suis rendu compte que je ne pouvais vous parler d’eux sans vous parler de l’environnement dans lequel ils évoluent. A partir de ce dernier, les acteurs de référence ont la possibilité d’engendrer un système dynamique susceptible d’augmenter de façon exponentielle leur crédibilité, leur légitimité et leur notoriété et donc, de leur conférer une autorité internationale en devenant un pôle de référence mondial (dans l’idéal. L’histoire où la source vient toujours d’ailleurs me gonfle). Ce, à condition qu’ils coopèrent dans un but commun. C’est là que les choses deviennent intéressantes.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les pays occidentaux dominaient sur ceux d’Afrique francophone ? Je ne parle pas de notre histoire coloniale, je parle du présent. On entend souvent cette phrase « l’Afrique n’avance pas ! », savez-vous pourquoi ? Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi certains pays d’Afrique s’en sortaient mieux que d’autres ; certaines entreprises/organisations émergeaient et devenaient des références tandis que d’autres, qui avaient pourtant tout pour réussir en apparence, mourraient ; pourquoi certaines personnes s’installaient durablement dans le paysage et devenaient des acteurs de référence et vous non, en dépit de tous vos efforts ? Les questions de ce genre ne manquent pas, elles n’ont qu’une réponse, déclinable en plusieurs phrases qui disent toutes la même chose : ils ont hacké le système.

Vous savez, rien ne m’irrite plus que l’absence de désir de connaissance. L’ignorance n’est pas un péché, l’ignorance savamment entretenue par l’égoïsme, la complaisance, la paresse ou la lâcheté si. Je respecte le désir d’apprendre, et je n’aime pas quand ceux qui cherchent des réponses n’en trouvent pas. Alors je vais vous révéler l’une des clés fondamentale du game. Une réflexion inspirée par Lui avant :

Une hyène solitaire qui se bat contre des colonies de fourmis ne peut pas gagner. Dans aucun conte. Et certainement pas dans la réalité.

Pour réussir dans n’importe quel domaine, il vous faut faire partie d’un réseau interdépendant, composé de membres qui coopèrent entre eux et partagent une vision et des buts communs : la survie, la protection de leurs biens, la sécurité de ceux qu’ils aiment, l’ambition, etc. C’est ce qu’on appelle une société. Elle a tous les défauts que vous voulez mais elle fonctionne. C’est un écosystème qui produit de la valeur pour ses membres. Sourire. Qu’en est-il donc de l’écosystème professionnel ? Il s’agit d’un système dynamique orienté, focalisé qui a pour but de produire de la valeur dans un domaine d’intérêt spécifique. Dans cette partie, nous expliciterons tout d’abord sa composition, sa structure, et son fonctionnement (chapitre 1 : 4-1.), puis nous analyserons son contexte d’émergence (chapitre 2 : 4-2.) et nous étudierons sa croissance (chapitre 3 : 4-3.). Nous parlerons ensuite de sa polarisation (chapitre 4 : 4-4.) et enfin, du processus de rayonnement et de dominance qui a lieu lorsqu’il est viable et en bonne santé (chapitre 5 : 4-5.).

L’un de mes objectifs en développant ce dossier est de définir précisément les objets d’étude, d’établir une base informationnelle conjointe afin de pouvoir échanger sur des bases communes. J’en ai assez d’inciter au changement en indiquant une direction que les gens ne voient pas, ou dont ils ne saisissent pas la pertinence. Là au moins, j’aurais fait ma part en exposant en détail mon point de vue. Et – avantage non négligeable – je pourrais râler de façon plus élaborée, rires.

En parlant d’élaboration, nous allons parler :

  • de la création, de l’enrichissement, et de la distribution de la valeur ;
  • de la nature et de la circulation des informations échangées (de leur degré de fluidité) ;
  • du niveau des interactions et  de leur nature (réciproques ou non) ;
  • de l’étendue des réseaux et de leur complexité ;
  • des lieux et des fréquences de connexion ;
  • de la mutualisation des ressources.

Un rappel du dossier principal et des différentes parties abordées :

Dossier : Facebook  network, l’intelligentsia Africaine 2.0 et la formation des écosystèmes polarisés

Sommaire

Partie 1 : Facebook Network et Afrique

Partie 2 : Les composantes de l’influence

Partie 4 : la formation des écosystèmes professionnels polarisés (c’est celle que nous traitons aujourd’hui).

barreblanche

Partie 4-1

C’est quoi un écosystème professionnel ?

barreblanche

I. Introduction

Par la force des choses, les professionnels d’un secteur donné évoluent dans un environnement concurrentiel, ils doivent se vendre à leur potentiel employeur pour 1) espérer être choisis par lui parmi une multitude d’appliquants, 2) sortir du lot pour obtenir l’avancement tant convoité et ainsi de suite. Ça ne s’arrête jamais car une fois la place visée obtenue, encore faut-il la garder. Les notions qui suivent sont donc très chères au cœur de tout professionnel qui se respecte : la performance, la compétence, l’image, la crédibilité et la légitimité dans son domaine d’intérêt. Elles sont toutes plus ou moins liées à la notion d’autorité et donc de point de référence.

Nous allons, dans les lignes qui suivent, expliciter les concepts que nous allons aborder dans cette partie, définir les objectifs à atteindre par la lecture de ce chapitre et modéliser l’écosystème professionnel (une partie très importante de ma théorie). Nous parlerons ensuite de ce que vous pouvez faire dans l’immédiat puis après pour améliorer/consolider votre situation professionnelle.

Les questions principales auxquelles nous allons répondre :

  1. C’est quoi un écosystème professionnel ?
  2. De quoi est-il composé ? (Quels en sont les acteurs majeurs ?)
  3. Quelle est sa structure ? (Comment s’organise-t-il ?)
  4. Comment fonctionne-t-il ?

II. Objectifs

Après avoir lu ce chapitre, vous pourrez :

  • définir votre position actuelle dans votre environnement ou votre écosystème professionnel (c’est différent vous allez voir) ;
  • connaître votre rôle, ou celui que vous êtes susceptible de jouer suivant la position que vous souhaitez occuper dans votre environnement/écosystème ;
  • savoir quelles sont vos perspectives d’évolution ;
  • être capable de faire évoluer votre environnement/écosystème professionnel.

III. Les concepts clés

Vous me ferez penser à établir un lexique de référence sur le blog. On va utiliser ces concepts de façon assez récurrente, ils reviendront donc souvent.

1/ Acteurs de référence (constituants actifs)

Acteurs : (personnes) qui jouent un rôle important, qui prennent une part active dans (la construction/le fonctionnement de l’écosystème). – CNTRL

les acteurs de l'écosystème professionnel (4)

Légende des figures

Dans cette théorie, nous distinguons 5 types d’acteurs principaux dont les rôles sont spécifiés ci-après, par ordre d’apparition dans un écosystème dont l’initiation est interne (ce qui n’est pas souvent le cas en Afrique francophone, excepté pour les écosystèmes traditionnels, préexistants à la colonisation – ou qui en sont une conséquence – et qui lui ont survécus) :

  • les nourriciers : initient et élaborent la connaissance à l’origine de l’écosystème, puis l’alimentent (en produisant du savoir, en formant les acteurs de référence). Voyez-les comme les reines des fourmis (attention, il n’y a qu’une reine chez les fourmis, mais vous avez compris, elles pondent des œufs – la raison d’être de la fourmilière) et les fourmis nourrices (pépinière et instructeurs). Les œufs correspondent ici au savoir propre à l’écosystème professionnel (ex : inbound marketing, topologie, épistémologie des sciences, etc.) ;
  • les consolidateurs : ils développent, structurent et renforcent l’écosystème professionnel. Ils enrichissent la connaissance primaire en en étant les premiers utilisateurs, en challengeant ses postulats, en testant ses applications, en faisant des retours éclairés sur l’expérience  qui découle de leurs manipulations afin que les nourriciers élaborent la connaissance secondaire. Les leaders orientent l’écosystème, assurent sa cohésion et sensibilisent l’opinion sur les problématiques cruciales auquel fait face l’écosystème. Les consolidateurs sont des pratiquants spécialisés très qualifiés qui font remarquer les exceptions, les nuances, et appréhendent la complexité des objets décrits afin de les restituer enrichies de leurs expériences.
  • les connecteurs : trient les informations pertinentes, les transmettent aux différentes cibles et mettent en relation les différents constituants (actifs – les acteurs de référence – et passifs) de l’écosystème. Ce sont les propagateurs (connecteurs primaires), les promoteurs (connecteurs secondaires) et les prospecteurs (connecteurs tertiaires) ;
  • les agents de maintenance : assurent le fonctionnement de base de l’écosystème, ce sont les ouvrières (chez les fourmis) ;
  • les régulateurs : établissent la base juridique et définissent le cadre (délimitent et formalisent) d’expression de la connaissance. Ils régulent l’écosystème afin d’éviter les dérives et les repèrent et les sanctionnent quand il y a lieu de le faire. Il s’agit d’organes dissuasifs qui ont pour but de canalisent (maîtriser et orienter) la production de valeur dans l’écosystème (leur « juridiction »). D’un point de vue plus global, ils limitent la prolifération des opportunistes. Ce rôle est traditionnellement dévolu à l’état, mais il arrive que les citoyens s’en chargent. Ce sont les législateurs (ex : députés) et les contrôleurs (ex : organisations non gouvernementales, syndicats, comités de surveillance).

Dans les faits, ce n’est pas aussi linéaire, cela donne plutôt quelque chose comme : nourriciers primaires -> consolidateurs primaires -> connecteurs primaires -> cible finale -> nourriciers secondaires -> agents de maintenance -> consolidateurs secondaires -> régulateurs (voir figure 1). Puis le cycle recommence, se complexifiant et se renforçant à chaque tour. Ceci est une schématisation puisqu’en réalité, il y a sans-cesse des interactions réciproques entre les différents constituants de l’écosystème.

Ces rôles ne sont pas exclusifs, il arrive qu’un acteur assure deux rôles à la fois (ex : les législateurs, qui sont à la fois des consolidateurs secondaires et des régulateurs). Il arrive également qu’un acteur se retrouve tout au long d’une phase d’élaboration de l’écosystème (ex : les historiens et les régulateurs) (voir partie 4-2. Croissance de l’écosystème professionnel).

L’écosystème compte un dernier type de constituant :

  • les constituants passifs, désagrégeants ou destructeurs (acteurs passifs ou négatifs) : respectivement cibles finales, opportunistes (je les appelle des parasites) et détracteurs.

2/ La production de contenu contextualisé

C’est l’un des plus grands défis de l’Afrique, pourtant connu, mais relégué en fin de peloton sur la liste des défis que notre continent doit relever : il s’agit de la production de contenus contextualisés visant à penser l’avenir d’un secteur, en reconstruisant son passé et en renseignant son présent.

Quatre éléments constituent le savoir : le domaine (cadre dans lequel s’expriment les informations), les informations collectées (connaissances brutes), les méthodes et les techniques (savoir-faire) et la théorie (conceptualisation et modélisation des dites informations). Le savoir est la somme des connaissances codifiées inscrites dans un contexte (sectoriel, géographique, temporel, conceptuel), les connaissances deviennent savoir à partir du moment où il y a standardisation, garant de sa transmissibilité.

Pour être transmis efficacement, et permettre une évolution rapide basée sur des acquis (enrichissement du domaine), ces derniers doivent être renseignés de façon régulière. On parle de production de contenu contextualisé lorsque du contenu (texte, image, vidéo et audio), est produit dans un cadre (sectoriel, temporel, spatial) défini. C’est cette méthodologie qui a conduit à la création des domaines que nous connaissons (histoire, marketing, mathématiques, etc.).

La production de contenus est indispensable à la préservation de l’intégrité des faits, l’acquisition de l’expérience, la détection et à l’analyse d’une réalité, l’anticipation des évolutions, la prédiction des conséquences d’un événement. Cela sert par exemple dans la prévention des catastrophes, le suivi de l’évolution du nombre de chômeurs dans un secteur, la détermination des raisons pour lesquelles les gens ont tendance à voter pour un parti politique plutôt qu’un autre, l’étude de la paresse dans les administrations, etc. Elle est à l’origine de tout ce que nous connaissons et apprenons, à l’école par exemple, à telle enseigne que si l’on arrête de le produire, on risque de perdre le savoir acquis durant cette période et donc les bénéfices que l’on peut en tirer.

Nous verrons dans la suite qu’elle joue un rôle fondamental dans l’établissement, la croissance et la viabilité de l’écosystème, c’est sa nourriture.

3/ L’environnement

« C’est l’ensemble des éléments qui constituent le voisinage (du sujet), et qui sont susceptibles d’interagir avec lui directement ou indirectement. C’est ce qui l’entoure » … – La Toupie – … « et contribue directement à subvenir à ses besoins » (physiques, spirituels, émotionnels, financiers, intellectuels, etc.) – Larousse

L’environnement est le milieu dans lequel évolue le sujet, son cadre de vie. Ce dernier désigne à la fois le(s) lieu(x) géographique(s), le(s) secteur(s), l(es) organisation(s) et les cercles sociaux auxquels appartient l’individu. On distingue l’environnement primaire (cercle privé), l’environnement secondaire (cercle professionnel), l’environnement tertiaire (activité occasionnelle), et ainsi de suite.

4/ Écosystème professionnel

C’est un système dynamique composé d’acteurs interdépendants, qui entretiennent des interactions qualitatives dans le but de se renforcer. Il s’agit d’un environnement propice à la croissance des éléments qui le constituent, qui croît en les consolidant. C’est un catalyseur exponentiel de production de valeur car il attire et rassemble l’intelligence collective spécialisée (savoirs et savoir-faire) nécessaire à la réalisation de projets tournés vers un champ sectoriel particulier (polarisation).

A partir du moment où des liens se créent et que des énergies se mobilisent en vue de réaliser un but commun, il y a formation d’un écosystème. Il existe plusieurs niveaux d’écosystèmes, dont l’individu est l’unité de formation de base. La recherche de domination et de légitimité est une caractéristique commune à tous les acteurs d’un écosystème professionnel, rien de surprenant donc à ce que tous aient pour vision ultime de devenir des références de leur domaine d’intérêt ; c’est la raison principale pour laquelle ils se regroupent, du reste.

Exemples 

  • écosystème macro (société dont les membres/acteurs partagent un mode de vie – comportement, manière d’être et de penser -, un environnement secondaire, une culture – histoire + traditions + état d’esprit + valeurs + buts + vision -, communs) : Sillicon Valley, l’écosystème entrepreneurial au Rwanda, Nollywood, l’écosystème Nappy en France, etc. ;
  • écosystème méso (organisations de référence – institutions, entreprises, associations, médias mainstream -, et systèmes d’actions) : lobbies, sénat ;
  • écosystème micro (petits groupes d’individus, médias spécialisés) : sociétés savantes, Science et Vie, Futurism (média).

Ces niveaux ont été formalisées à partir de la méthode des échelles d’observation de Dominique Desjeux.

A ce stade, je suis en train de renier ma promesse de découper mes articles pour qu’ils soient plus digestes, du coup je vais couper cet article en deux. Cela me permettra de me vanter d’avoir publié deux articles en une semaine, rires. La suite est celle que la plupart d’entre vous attendent : les schémas ! (la modélisation de l’écosystème professionnel) Rendez-vous demain ! (j’ai des obligations. L’intrusion brutale de la vie réelle, rires)

Ace


Source :

Slideshare : La méthode des échelles d’observation de Dominique Desjeux

About Ace (70 Articles)
Ace est un passionné de communication et de startups. Autodidacte formé auprès de professionnels du marketing et de la communication, il allie exploration personnelle, pratique du métier et recherche incessante d'amélioration dans une approche intégrative, qui s'intéresse au secteur de façon globale, en le replaçant au centre de l'entreprise. Sa démarche s'attache à formaliser de manière spécifique les problématiques communicationnelles qui touchent les structures en tenant compte de leurs divers niveaux d'organisation.

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