Se diversifier pour évoluer, par Samantha Tracy
Samantha Tracy, de son vrai nom Samantha Bickini est une communicante congolaise basée à Dakar, au Sénégal. Passée par ISSIC (l’Institut Supérieur des Sciences de l’Information et de la Communication), et en cours de cursus à l’ENSUP Afrique, elle s’est spécialisée dans la communication 360. Elle tient « morceau 2 vie, le blog sans orientation fixe de Samantha Tracy.
Bonjour à tous !
Depuis quelques semaines maintenant, j’essaie de voir la meilleure des façons par laquelle je pourrais partager mon expérience professionnelle via cette plateforme. Avant que vous ne continuiez à me lire, sachez que je ne suis pas conventionnelle. Ni dans mon parcours ni dans ma façon d’écrire. Si cela vous convient, continuons.
Je suis Samantha Tracy. Je me définie comme une professionnelle de la Communication. A 360° : communicatrice, infographiste, Digital manager, monteuse vidéo et webdesigner ; je suis une touche-à-tout. Dans mon domaine et uniquement dans celui-là. Aujourd’hui, j’occupe le poste de Responsable Communication digitale pour une Organisation Non Gouvernementale Internationale. Entre autres. Mais cela est une autre histoire.
Aujourd’hui, j’aimerai vous parler de mon parcours professionnel et des principales leçons que j’ai apprises à ce jour. Ouvrez vos esprits, prenez des notes et suivez-moi.
Quand je serai grande, je serai…
Pendant que mes petits camarades se voyaient médecins, avocats, ingénieurs dans le pétrole ; moi j’avais un rêve peu anodin. A neuf ans, je sortais d’une guerre meurtrière qui avait mis le Congo à feu et à sang. J’avais passé des mois à fuir les bombardements avec ma famille et mon père s’était éteint en chemin. Au sortir de cette parenthèse de ma vie, j’avais décidé que j’exercerai un métier bien précis : journaliste reporter de guerre.
En 2006, après un baccalauréat littéraire décroché à l’âge de 16 ans et les sacrifices de ma mère et ma grand-mère ; j’arrivais au Sénégal pour des études supérieures en journalisme. Alors que je devais passer un concours pour rejoindre l’école par excellence du journalisme au Sénégal, j’ai appris que je n’avais pas l’âge requis pour être acceptée. Il fallait donc que je trouve un plan B. Ce que j’ai fait. J’ai rejoint un Institut Privé qui formait aux métiers du journalisme et de la communication. J’ai laissé derrière moi les rêves d’une journaliste qui voulait exposer toute la violence du monde pour une vision du métier plus « conventionnel ». Il paraît que j’avais grandi.
Journaliste ? Communicante ?
A l’école, à aucun moment on ne vous dit que la vie professionnelle sera beaucoup plus compliquée que ce qu’elle paraît. On vous forme à embrasser un métier et à être le plus performant possible dans votre domaine. Pour ma part, après 03 ans d’études, j’avais décroché une licence en Sciences de l’Information et de la Communication, avec une spécialité orientée en Communication commerciale. J’avais appris les bases d’un métier, j’avais quelques stages à mon actif, mais à ma sortie de l’école, je ne trouvais aucun emploi qui me correspondait. Aucun.
De plus, j’étais à cette période de la vie où on ne peut plus se contenter de compter sur les transferts d’argent des parents. En ce qui me concerne, j’avais choisi de devenir indépendante et ce, à tout prix. Même au prix de ce boulot dit « alimentaire » qui n’a rien à voir avec notre formation initiale, mais qui paye les factures et nous assure une certaine autonomie.
Vous savez quoi ? N’ayez pas peur de sortir de la voie toute tracée qui caractérise votre emploi de rêve. Surtout, si vous n’avez pas trop le choix. De mes différents « boulots alimentaires », j’ai compris qu’on apprend toujours quelque chose de nouveau qui saura être utile le moment venu. J’ai donc enchaîné les petits boulots en cherchant toujours – dans la mesure du possible – à ne pas m’éloigner de la Communication et du marketing. J’ai donc été commerciale, vendeuse, rédactrice en free-lance entre autres. L’objectif – en plus de payer les factures – était d’avoir une petite expérience professionnelle. Ne négligez donc pas les stages de vacances, même si ça ne rapporte rien.
Mais notez bien que si vous n’êtes ni passionné ni déterminé à exercer un métier précis, ne faites surtout pas l’erreur de rester confiné dans ce qui semble être un boulot convenable, bien qu’il ne corresponde en rien à notre formation initiale. Bougez ! Parce que le risque est que l’on vous colle une étiquette qui ira avec votre expérience professionnelle, mais nullement avec ce à quoi vous aspirez. Continuons.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres professionnels du domaine ?
Sans fausse modestie, je suis brillante. Ou du moins, je l’ai toujours été sur les bancs de l’école. Cependant, après ma licence et mes petits boulots ; je me suis rendu compte d’une chose : il ne suffisait pas d’être brillante pour avoir les postes que je voulais dans les Organisations Non Gouvernementales que je ciblais. Il fallait que je sois concurrentielle, que j’ai une valeur-ajoutée. Dans le monde du travail, nous étions des centaines avec la même formation, le parcours très semblable et les mêmes rêves de grandeur. Je me suis alors posé la question suivante :
Qu’est-ce que j’ai de plus qu’un autre professionnel de la Communication ?
A cette époque, la réponse s’est imposée à moi : RIEN. J’avais un baccalauréat littéraire, une licence en journalisme/communication et un parcours commercial pas très intéressant.
Toujours à cette époque, je voulais retourner à l’école et j’économisais pour le faire. Aussi, il fallait que je choisisse l’orientation que je voulais donner à ma carrière et je ne savais toujours pas ce qui pourrait être mon petit plus. A cette époque, je venais d’intégrer en consultance, une ONG internationale en tant que Web-rédactrice. Et il s’est passé quelque chose de déterminant pour la suite de ma carrière.
Ce jour-là, nous étions en réunion et le chargé de communication présentait son plan de communication. Plan qui impliquait que l’on dépense une grosse somme pour la réalisation des affiches pour une campagne sanitaire en faveur des enfants. La somme qui devait aller à la seule conception des affiches était l’équivalent du coût d’une opération chirurgicale pour cinq enfants. J’étais choquée que l’on soit obligé de priver 5 enfants d’être guéris pour réaliser une affiche.
- Je vais le faire !
En prononçant cette phrase, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’avais quelques notions sur Paint, mais que pouvait-on faire de potable sur Paint ? Je m’étais engagée et j’ai pris les dispositions pour rendre un travail correct à mes supérieurs. Entre Google, les conseils avisés d’un grand-frère (Léandre Loumbangoye) et ma volonté, j’ai réussi à concevoir ma première affiche sur… Photoshop.
Après cette expérience, j’ai compris que l’infographie apporterait un aspect plus pratique à ma casquette de communicatrice et serait donc ma valeur ajoutée. J’ai donc poursuivi mes études dans ce sens. Deux ans plus tard, je terminais une formation en Arts Graphiques, options Graphisme, Montage audiovisuel et Webdesign.
En marge de tout cela, j’ai eu des expériences en tant que blogueuse, Social Media Manager, scénariste, graphiste… J’avais ma valeur ajoutée.
Et depuis, j’apprends…
A 20 ans, je décrochais mon premier « vrai » emploi. Je payais mes premières factures et je devenais indépendante et responsable. Aujourd’hui, j’ai 28 ans et j’occupe un poste de Responsable de Communication digitale au sein d’une ONG où j’ai gravi un à un les échelons. Stagiaire, consultante Web-rédaction, Web-rédactrice, Chargée des relations presse puis Responsable communication digitale. En parallèle, je fais des travaux en freelance orienté vers les stratégies digitales, la rédaction, les stratégies de communication. L’ensemble de ces compétences m’a permis de m’ouvrir à des opportunités en interne, mais aussi de participer à certains projets en externe.
Chaque évolution est pour moi une occasion de m’améliorer et d’apprendre. Je pense même que je ne fais que ça. Je suis de ceux qui croient qu’il faut constamment s’adapter à son environnement, de peur d’être vite dépassé. Alors j’apprends. Via des rencontres, des cours en ligne, des séminaires, des formations et je suis même repartie à l’école il y a quelque temps.
Que devez-vous retenir ?
Quelle que soit l’orientation que vous souhaitez donner à votre carrière, je voudrai vous suggérer quelques petites choses : diversifiez-vous, n’arrêtez pas d’apprendre, planifiez. Ah, j’oubliais ! OSEZ !
Diversifiez-vous…
La société d’aujourd’hui, qu’on soit entrepreneurs ou salariés attendra de vous que vous portiez plusieurs casquettes. Il faudrait que vous ayez un petit plus qui vous rendra plus compétitif sur le marché de l’emploi. Ou de l’entrepreneuriat. Analysez votre environnement et trouvez les moyens d’acquérir de nouvelles connaissances annexes à votre formation de base. Mais n’en faites pas trop !
Car oui, il est important d’être multi-talents, mais à force de vouloir tout faire, vous ne serez excellents en rien. Tachez donc de rester focus sur votre cœur de métier et de garder à l’esprit que certaines connaissances viendront en annexe, pour renforcer vos acquis dans un domaine bien précis.
Apprenez…
Vous n’imaginez pas le nombre de séminaires, de formations, de cours en ligne derrière lesquels je cours. Que ce soit en Communication, en Social Media Management, en Graphisme, en Rédaction… Je n’hésite pas à aller vers ceux que je considère comme pouvant m’apporter des connaissances non-négligeables. Et je ne m’enferme pas dans des considérations du genre « Avec toute mon expérience professionnelle, je n’ai plus rien à apprendre ». C’est faux.
Planifiez…
Une des erreurs que j’ai eu à faire avec mon parcours professionnel, c’est que je n’avais aucun plan. Dès mes débuts, je cherchais un boulot suffisamment confortable pour que je puisse payer les factures mais qui serait assez épanouissant pour que je me redécouvre chaque jour. Je suis entrée dans une structure où j’ai vite fait de gravir les échelons et où – malheureusement – le travail devient une routine. On vous le dira, il y a très peu d’espace pour la créativité au sein de certains secteurs.
Planifiez ! Combien de temps vous resterez à tel ou tel poste. A quel moment vous envisagez de partir ? Ou d’avoir une promotion. Planifiez et surtout, fixez-vous des objectifs pour votre carrière. Ça peut aider. Je m’y suis pris tard mais Dieu merci, je sais désormais où je vais.
OSEZ !
Je mets ce dernier point en capitale parce que j’estime que je suis de ceux que l’école a formaté. L’école ou la société. Je suis aussi de ceux qui croient que nous ne sommes pas tous fait pour entreprendre. Mais contre toute attente, je vous encourage à OSER. Que vous soyez salarié ou entrepreneur, ne vous contentez pas de vos acquis.
La vie professionnelle n’est pas un fleuve tranquille et malheureusement, nos écoles ne nous apprennent absolument pas à l’affronter. Alors OSEZ être une meilleure version de vous-même. Redécouvrez vos aptitudes et améliorez-les. Sachez dans quels combats vous engager et sachez quels sont vos objectifs. Parce qu’en fin de compte, à la fin de la journée ; vous pourrez satisfaire votre patron, vos collègues ou vos clients mais en fin de compte, serez vous satisfait de vous-même ?
Voilà où j’en suis. Samantha Tracy, Professionnelle de la Communication, Infographe, Monteuse audiovisuel, Webdesigner, Stratège pour les médias sociaux. J’ai 28 ans et je n’ai pas fini d’apprendre.
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