Communication

Bloguer de façon professionnelle : les bases, la forme et le fond

Si vous avez cliqué sur ce lien en pensant découvrir la formule magique pour gagner des bitcoins, prière de cliquer sur le petit x pour fermer l’onglet. La dernière chose que je souhaite est d’attirer ce genre de lectorat. Désolé de l’introduction abrupte, je suis plus poli d’habitude. Elle n’est pas sans raison, néanmoins.

Par curiosité, j’ai décidé de faire un tour sur Google pour dénicher des liens à incorporer à cet article. J’étais sûr que plusieurs personnes s’étaient déjà penchés sur la question. Grande a été ma consternation de découvrir les mots « argent », « monétiser » et « gagner ma vie grâce à mon blog » de façon systématique.

Permettez que je vous dise une chose : on ne blogue pas pour de l’argent. Si c’est là votre motivation principale, vous n’êtes pas un blogueur, mais autre chose. Je ne dis pas qu’il est mal de vouloir vivre de son blog, néanmoins, ce n’est pas la raison d’être d’un blogueur professionnel, selon moi.

La raison pour laquelle je me trouve devant le clavier ce soir s’appelle Claude Marcelle Kissiu. Sourire. Une jeune dame qui ira loin. Parce qu’un concept sans exemple est une coquille vide, je vais me sacrifier pour la science, rires. Tout au long de cet article, j’illustrerais mes propos en utilisant le disrupteur (moi) comme spécimen. Passons au sujet de cet article, définissons ce qu’est un blogueur professionnel pour le disrupteur.

I. Blogging professionnel, késako ?

1/ Qu’est-ce qu’un blogueur professionnel ?

Un blogueur professionnel est quelqu’un qui rédige des articles qui ont trait à un sujet particulier sur une plateforme de blogging. C’est avant tout un spécialiste. Il ne blogue pas sur tout et n’importe quoi, au petit bonheur la chance ; ses sujets sont en cohérence avec une ligne éditoriale précise, discernable en un coup d’œil, grâce aux rubriques de son blog, entre autres.

Son blog présente le minimum structurel et technique, ainsi qu’en matière de design, et l’on observe une évolution dans ses publications. Je vais être plus explicite : quand je dis structurel, je parle des rubriques, qui classent les sujets par catégories (thèmes principaux), et donnent un aperçu de ses activités. Ce dernier point n’est là que pour répondre à la question « pourquoi dois-je faire confiance à ce que je lis ? » Nous verrons qu’il n’a rien à voir avec ce que vous faites, tout avec qui vous êtes.

Par technique, je fais référence au savoir et au savoir-faire, donc à la compétence, et à la pratique. Ils s’acquièrent, comme la plupart des choses. Heureusement. Sourire.

> Soyez (un) professionnel

Sourire. Lorsque je dis « soyez professionnel », cela signifie « adoptez l’état d’esprit d’un professionnel », que ce soit dans votre manière de penser votre blog, ou dans votre façon d’interagir avec vos lecteurs. Attention, cela ne signifie absolument pas que vous devez adopter un vocabulaire grandiloquent ou que vous devez porter des costumes trois-pièces. Tout est dans l’état d’esprit, qui influence la façon de faire. Restez vous-même, l’authenticité est encore la meilleure façon de toucher les autres.

Le « soyez un professionnel » n’est pas en option. Que votre blog porte sur la cuisine, sur les jeux vidéo, ou sur les ressources humaines, vous devez vivre ce que vous écrivez. Même s’il s’agit d’un blog d’opinion, vous devez a minima avoir fait des recherches sur ce que vous avancez, ce, par souci de fiabilité. C’est important pour pouvoir gagner la confiance de vos lecteurs. Nous vivons dans une ère où un grand nombre d’informations sont vérifiables en un clic, un défaut dû à la négligence se voit, et se propage en deux clics grâce aux réseaux sociaux.

J’ai une question, pourquoi voulez-vous devenir un blogueur professionnel ?

2/ Plusieurs raisons peuvent vous pousser dans cette voie

Il a été établi qu’un blogueur professionnel ne blogue pas n’importe comment. Il se doit d’être au fait de ses limites et de son évolution, afin de s’améliorer, et de proposer du contenu pertinent, en accord avec ses compétences. Nous allons déterminer la catégorie dans laquelle vous vous trouvez pour le moment, il est important que vous puissiez vous fixer un cadre. Je vous conseille de parcourir la liste (non exhaustive) qui suit avec cet article, qui traite des niveaux de compétence. Cela vous sera utile pour savoir à quel point vous pouvez vous avancer dans vos assertions.

La plupart de ces raisons sont communes :

  • vous voulez en savoir plus sur un sujet d’intérêt, tout en réunissant vos découvertes  commentées en un endroit sur internet. Vous êtes un passionné.
  • vous souhaitez taper dans l’œil des recruteurs ou de vos clients potentiels, en faisant de l’Inbound Marketing. Vous êtes un technicien.
  • vous souhaitez faire de l’user experience (expérience utilisateur), c’est-à-dire que vous souhaitez donner votre avis sur une catégorie spécifique de produit/service après les avoir utilisés. Vous êtes soit un passionné, soit un technicien, soit un expert, tout dépend de l’angle et de la richesse/profondeur de votre analyse.
  • vous souhaitez interviewer des individus de votre secteur d’intérêt. Vous êtes soit un amateur, soit un passionné, soit un technicien. Si vous vous appelez Oprah en revanche, vous êtes un expert. C’est une blague. Il suffit de regarder la teneur de vos questions, ainsi que la façon dont vous préparez les interviews, l’angle sous lequel vous choisissez de les mener et la cohérence des profils des interviewés pour savoir ce que vous êtes.
  • vous souhaitez établir votre expertise, et faire autorité dans votre domaine d’intérêt, en conceptualisant du savoir, essentiellement. Vous êtes normalement un expert, ou en passe de l’être. Vous ne réussirez pas autrement.
  • vous souhaitez attirer l’attention de l’opinion publique (les internautes) sur un sujet particulier. Le militantisme/l’activisme/l’action sociale entrent dans cette case. Là, c’est plus compliqué. Vous pouvez appartenir à n’importe quelle catégorie.
  • vous en avez marre des conneries dans un certain nombre de domaines. Vous êtes un râleur invétéré. Sourire. C’est une blague, vous pouvez appartenir à n’importe quelle catégorie.
  • la dernière et la meilleure : vous êtes passionnés par le sujet de votre blog et vous souhaitez le partager avec le plus grand nombre. Vous pouvez être n’importe quoi. Cette motivation est rarement une motivation principale, mais ça peut arriver.

La passion et l’amour du partage doivent surpasser le reste. La passion est essentielle. Si elle est absente, ne vous lancez pas là-dedans, vous ne tiendrez pas la distance. La passion est votre moteur, elle vous permet d’être heureux de bloguer. L’audience doit être une cible, pas une motivation. Elle est le fruit d’une rencontre entre vos articles, puis votre sujet et des internautes. Elle n’a pas grand-chose à voir avec vous, surtout au début.

Blogueur professionnel -> Sujet -> Article -> Audience

Vous me suivez ? Préoccupez-vous de la qualité de votre contenu, l’audience suivra. Ou pas. Cela peut ou ne pas prendre du temps, elle est assez aléatoire, c’est pourquoi vous ne devez pas vous focaliser sur elle. Vous perdrez toute envie de bloguer si vous en êtes dépendant, et – pire – vous risquez de moduler votre contenu en fonction de ses désidérata. C’est la pire chose qui puisse arriver à un producteur de contenu (vous, en l’occurrence). Cela équivaut à trahir votre « voix », donc à trahir votre lectorat. C’est pas beau, je sais. Nous aborderons le sujet de la fameuse voix plus bas. Elle est double.

Le mot à retenir ici est évolution. Inutile de vous mettre martel en tête parce que vous êtes un passionné, personne ne naît technicien ou expert, tout le monde le devient. Bloguez simplement en conséquence, afin de ne pas induire vos lecteurs en erreur. Vous pouvez l’indiquer de façon stylée dans votre « à propos » si vous le souhaitez, en écrivant par exemple « passionnée de marketing digital » (pour les passionnés), ou « community manager » (si vous êtes un technicien), etc. à condition de ne pas oublier de le changer lorsque vous changerez de pallier.

D’un point de vue tout à fait personnel, je déconseille fortement aux amateurs de bloguer de façon professionnelle. Si les passionnés ont les ressources nécessaires pour acquérir les connaissances qu’il leur faut, ce n’est pas le cas des premiers.

3/ Ce sur quoi vous êtes censé vous concentrer maintenant

> La valeur

Commencez par vous poser cette question : quelle valeur je veux apporter à mes lecteurs ? Cela équivaut à vous demander quel besoin votre contenu est susceptible de satisfaire, et quelle est sa cible. Autrement dit, qu’est-ce qui justifiera qu’un certain type de personne s’arrête pour vous lire, et revienne ensuite. La caractérisation de votre audience, bien qu’importante, ne devient déterminante que si vous avez établi de façon précise le besoin auquel répond votre contenu. L’objectif est de connaître ces deux éléments si bien, que le contenu produit, une fois sous les yeux de votre cible, ancre solidement dans son esprit le fait  qu’il est la solution à son problème. Votre contenu, pas vous. Rires. Trêve de plaisanteries.

La théorie la plus célèbre sur les besoins est celle d’Abraham Maslow, qui les hiérarchise en une pyramide. Les besoins prioritaires se situent à sa base. Une fois satisfaits, l’individu peut se préoccuper des suivants :

pyramide de maslow.png

Source : Labo G4

J’ai néanmoins une préférence marquée pour la théorie ABCD (Acquire, Bond, Comprehend, Defend), de Paul Lawrence et Nitin Nohria, qui a trait aux besoins et révèle les motivations qui les sous-tendent : Acquire (acquérir), Bond (se relier), Comprehend (apprendre), Defend (se défendre). En tant que blogueur professionnel, le besoin principal auquel vous répondez est celui d’apprendre (Comprehend), c’est-à-dire celui de se former, d’améliorer ses compétences, de satisfaire sa curiosité, ou de s’instruire. Il peut être corrélé à un besoin secondaire, celui de se défendre par exemple, en cas de divorce (si vous êtes un avocat spécialisé dans les divorces), de se relier (événementiel) ou celui d’acquérir (si vous parlez de commerce ou de conseil).

Il est fondamental que vous compreniez ce que vous faites, connaître les implications de vos écrits vous responsabilise, et vous permet de vous orienter intelligemment, avant d’orienter vos lecteurs.

> Le sujet

Il vient avant la plateforme. Si votre objectif est bien d’être un blogueur professionnel, commencez par faire un tour ici et déterminez à quelle catégorie vous appartenez. J’aurais sans doute dû vous le dire au début, mais le mot « professionnel » sous-entend que vous savez ce que vous faites. Il vous faut pour cela savoir où vous en êtes, sur le sujet / thème principal que vous souhaitez traiter sur votre plateforme. Ledit sujet va des confitures à la sociologie. N’éprouvez aucune inquiétude quant à sa qualification au traitement professionnel, aucun sujet (même les chats et la drague) n’est à discriminer.

II. Les bases

1/ La forme

C’est la première chose avec laquelle entre en contact un potentiel lecteur lorsqu’il arrive sur votre plateforme. Je ne le dirai jamais assez :

« on a rarement une deuxième chance de faire une première impression réussie, et la première impression est déterminante pour la suite ».

a) Un CMS sur-mesure

Ce sont des systèmes de gestion de contenu, Content Management System (CMS) en anglais. Il s’agit de la plateforme sur laquelle vous allez ouvrir votre blog. Je ne vais pas vous parler des sites auto-hébergés, ou construits à partir de rien (du code pur et dur), je ne le fais que lorsqu’il s’agit de clients, ou de mes boîtes. Je ne tremperais pas le petit orteil dedans sinon.

Choisir un CMS qui vous convient est essentiel. Vous pouvez les essayer à tour de rôle bien sûr, je vous suggère néanmoins de lire les articles comparatifs des blogs spécialisés, pour ne pas perdre en temps et en motivation. A titre de comparaison, les CMS ne sont jamais sur-mesure, bein que customisables.

Mes CMS préférés : WordPress (ben voyons), qui est facile d’utilisation et assez intuitif. Passez à wordpress.org (version auto-hébergée) si vous souhaitez vraiment faire ce que vous voulez, et toucher au code. Medium. Plateforme ultra-minimaliste, elle est très bien pour mettre en valeur le contenu, et seulement lui. Vous n’aurez pas la posibilité de choisir votre design (à l’exception de l’image de couverture) par exemple, ni d’articuler vos rubriques de façon très poussée. Tout au plus pourrez-vous choisir leur ordre. Je l’utilise pour Le blog du disrupteur décongestionné, où je parle de production de contenu Africain contextualisé et de mon parcours.

Il y en a d’autres : Wix, Mondoblog, Joomla, Jimdo, Squarespace, etc. Choisissez celui avec lequel vous êtes à l’aise, et qui correspond à vos objectifs. Les CMS sont idéals pour débuter et économiques, vous pourrez toujours exporter leur contenu vers un site auto-hébergé plus tard.

b) Le nom du blog, et l’URL

> Le nom

Evitez les noms fantaisistes, du style « MLR de la rime » si vous avez choisi de bloguer sur un sujet « sérieux », qui nécessite de la retenue et de la sobriété. Cela vous peint immédiatement aux couleurs de l’amateurisme. L’originalité en revanche est vivement conseillée ; c’est un facteur de différenciation bienvenue. Si privilégier les titres en relation avec votre thème est utile, il est conseillé d’utiliser son pseudonyme ou son prénomnom.com si l’on désire établir une marque personnelle.

A titre d’illustration, ce blog se nomme « Le blog du disrupteur », je n’avais pas d’inspiration et j’étais furax parce que j’avais vu des conneries euh… de l’amateurisme se faire passer pour du professionnalisme, et se faire payer pour ça. J’ai trouvé le nom très bien par la suite – après tout, je promeuts des usages disruptifs – et j’ai acheté l’URL.

>  L’URL ou adresse web

Concernant l’URL, je vous conseille de ne pas acheter votre nom de domaine tout de suite. Il se peut que vous changiez de nom par la suite, ou que votre objectif évolue, ne le faites que si vous êtes sûr de le garder. Si vous n’avez pas encore les fonds pour le faire, inutile de paniquer, les URL en .wordpress ou .jimdo sont courantes, elles ne choquent plus personne. Bien qu’avoir son/sa propre URL renvoie une image professionnelle, ce n’est pas aussi pertinent qu’on voudrait le faire croire. Je ne dis pas que ce n’est pas un plus, sourire.

c) Le design

Un conseil, ne passez pas votre vie là-dessus. En définitive, ce qui détermine si oui ou non un lecteur reviendra est la pertinence du contenu proposé, donc le fond. Un point important néanmoins : veillez à ce que vos articles soient lisibles. Privilégiez les polices sans serif (sans empatement), et choisissez une taille convenable. Pour le reste, je pense beaucoup de bien des images d’en-tête qui me renseignent sur l’endroit où je me trouve (votre blog) et des fonds pas trop tape-à-l’oeil. Cela n’engage que moi bien sûr, ainsi qu’un certain nombre de lecteurs, rires.

> La charte graphique

Vous la construirez au fur et à mesure, petit à petit. Il s’agit de l’ensemble des règles visuelles systématiques qui forme votre identité visuelle. Cela comprend un logo éventuel, son emplacement, les règles éditoriales (le ton – « la voix » ici – et le style), les polices de caractères, une façon formelle particulière de rédiger les articles (taille des sous-titres, espacements, etc.). Encore une fois, ce n’est pas le plus important, ne passez pas votre vie là-dessus au risque de négliger l’essentiel.

Le design d’un blog n’est pas gravé dans le marbre, il est appelé à évoluer. Evitez simplement d’en changer tous les mois, cela donne une impression d’inconstance. Faites des essais au début, puis essayez d’espacer les changements si l’aspect de votre blog ne vous satisfait pas (au début, puis après 4 ou 6 mois par exemple).

2/ Le fond

Contrairement à ce que le sous-titre préfigure, je ne vais pas parler du contenu (la flèche), mais de l’arc (la ligne éditoriale), de la position du tireur (la voie/voix du blogueur) et de la cible qui sous-tendent sa trajectoire.

a) La ligne ou stratégie éditoriale

C’est l’une des nombreuses questions stratégiques. Ce n’est pas un gros mot, nous y reviendrons un jour. S’il ne faut pas abuser de certains termes, d’autres sont déterminants. Le mot stratégie en fait parti.

« La stratégie concurrentielle consiste à être différent. Elle implique de choisir un périmètre d’activité distinct et de proposer une combinaison de valeur unique. » – Michael Porter, professeur de stratégie d’entreprise

Vous avez choisi d’être un blogueur professionnel, comme tant d’autres avant vous. Si vous souhaitez toucher un grand nombre de personnes, vous ne pouvez faire fi de la notion de concurrence. Gardez là dans un coin de votre tête, n’en faites pas une obsession. Vous n’êtes pas là pour ça (l’audience), et vous êtes là pour ça. Le lectorat en général n’est pas votre but mais, puisque vous voulez partager le fruit de votre réflexion et de vos découvertes, vous devez toucher un lectorat spécifique. Vous allez beaucoup revoir ce mot, sourire.

Le disrupteur discourt de communication stratégique et de startup à longueur de journée, le traitement qu’il fait de ce sujet (le blogging professionnel), est particulier. Pour qu’il demeure dans ma ligne éditoriale, il faut qu’il réponde à des critères spécifiques, qui portent ma signature. La ligne éditoriale, comme votre voie (en bas), est un élément distinctif qui vous détache de la concurrence. Je n’aime pas ce mot ici. Explicitons. Vous, comme tout le monde sur internet, quêtez l’attention des lecteurs. Ladite attention est limitée, car un individu ne peut lire qu’un nombre restreint d’articles. La ligne éditoriale entre en jeu lorsque l’internaute arrive sur votre blog.

Je n’avais pas l’intention d’en parler ici parce que je ne veux pas que vous voyiez le blogging de cette façon mais soit, allons-y. Ce qui compte dans le monde d’aujourd’hui, pour attirer et retenir l’attention (et accessoirement dominer le marché), est de proposer une valeur unique, difficilement ou impossible à répliquer. Faites-moi plaisir, gardez vos yeux de Bambi après ça, la production de contenu est sacrée. La seule raison qui m’a poussé à l’écrire est que vous êtes censé être un blogueur professionnel, vous devez être au fait d’un certain nombre de notions, dont celle-ci. Le fait que je sois un communicant et un conceptualiste n’est pas étranger au traitement que je fais du sujet, vous avez dû vous en rendre compte. D’autres trouveront cet article inutilement alambiqué ; c’est normal, ils ne font pas partie de ma cible. Je blogue pour rendre explicites des concepts intuitifs. Sourire (analyse, remember).

Après ce récapitulatif des notions qui précède, définissons la ligne éditoriale.

Si le blog était un bateau, la ligne éditoriale serait son gouvernail (les roues de la voiture), et la voie sa barre (le « volant » du bateau). Ils font tous deux partie du « mécanisme de pilotage » de votre blog. Remarquez, le gouvernail est dirigé par la barre. Elle détermine l’orientation de votre contenu, le choix des informations à traiter et la façon dont vous le faites. Elle sert à garantir la cohérence de votre blog. Il s’agit de l’ensemble des règles intuitives ou non, qui forment votre signature. (Il convient ici de détacher votre personne du blogueur que vous êtes, au risque de tomber dans des travers peu ragoutants)

> Comment l’établir

Une stratégie éditoriale a 5 composantes : elle sert un objectif précis, s’articule autour de rubriques cohérentes, et pertinentes, offre un contenu qualitatif suivant une voix et une voie données (c’est juste après – deux sous-titres plus bas).

> Objectif

La stratégie éditoriale dépend du but que vous vous êtes fixé. Le mien est d’aider à l’éclosion d’experts et de favoriser l’émergence d’un écosystème professionnel dans le domaine de la communication. En Afrique francophone. Je blogue en conséquence. Définissez le vôtre en vous aidant de cet article, si ce n’est déjà fait.

> Son intérêt

Il est double. D’un côté (le vôtre), elle vous permet de rester dans le cadre et de respecter votre objectif, tout en éliminant les sujets non pertinents, donc de rester professionnel (le freestyle est le marqueur absolu de l’amateurisme. Oui, ça fait snob, je sais). De l’autre (celui de votre lectorat) plus elle est claire, précise et cohérente, plus elle rend votre discours reconnaissable en affirmant votre identité. Et plus elle renvoie de vous (le blogueur) une image de fiabilité et de qualité.

Pour aller plus loin, deux articles : comment définir une ligne éditoriale, par Axellecom et Ligne éditoriale : pourquoi est-elle si importante ? par Dynamique-Mag. Tient, c’est dans l’onglet stratégie lol

b) Trouver sa voie/voix de blogueur

Développez votre voix comme s’il n’y avait personne à côté de vous. C’est à la fois vrai et faux. C’est faux parce que vous n’êtes pas le premier blogueur à vous intéresser à votre secteur d’intérêt, c’est vrai parce que vous êtes singulier. Il existe une pléthore d’articles en français sur le blogging professionnel, et Paul-Emmanuel Ndjeng, un professionnel de l’inbound marketing, écrit d’excellents articles sur le sujet. Pourquoi me lire dans ce cas ? Vous vous souvenez de cette phrase, au début ?

« définissons ce qu’est un blogueur professionnel pour le disrupteur »

Il y a autant d’articles que d’avis sur le sujet. Ces articles comportent des similitudes bien sûr – il le faut bien, cela garantit la fiabilité des informations transmises, car elles ont au préalable été conceptualisées. C’est ce qui distingue un secteur dit professionnel d’un autre -, mais leur traitement dépend du blogueur. Il y a autant de points de vue que d’articles sur le sujet. Il appartient au lecteur d’apprécier leurs divergences, de s’enrichir de leurs différences, et de consolider ses acquis avec leurs similitudes. C’est en cela que réside l’intérêt du blogging professionnel.

La particularité d’un blogueur, sa « voix » et sa « voie », déterminent son lectorat. A ce stade, je dois vous dire une chose. J’ai remarqué qu’en blogging, comme dans n’importe quel domaine, certains blogueurs ont tendance à comparer leur façon de bloguer à celle des références en la matière. Comment vous dire ça… Arrêtez ça. S’il est utile de s’inspirer du travail des autres, il est vain de comparer sa façon d’écrire à celle d’un autre blogueur, pour la simple et bonne raison que votre voix et votre voie sont particulières. Comparer ici reviendrait à mettre en parallèle deux objets de nature distinctes, donc incomparables.

> La voie

Elle est déterminée par la raison pour laquelle vous bloguez, et par votre (vos) thématique(s). A titre d’exemple, le disrupteur blogue parce qu’il en a marre des conneries qu’il lit, veut aider les communicants et les startupers africains. Mon angle principal est celui de l’analyse. C’est la raison pour laquelle je fais des études de cas, articule des concepts, pousse des coups de gueule de temps en temps, donne des tips, encourage et m’improvise journaliste amateur à l’occasion.

Parce que le domaine que j’ai choisi d’aborder nécessite des connaissances et une expérience spécifiques, je ne puis écrire sur le sujet qu’en étant un technicien ou un expert. Je commettrais des inexactitudes impardonnables si j’étais un passionné. Vous pouvez en théorie aborder tous les sujets que vous voulez, mais pour le bien de votre lectorat et pour le vôtre, ne choisissez certains sujets que si vous savez de quoi vous parlez. Il serait fâcheux que votre crédibilité soit remise en question par les professionnels qui ne manqueront pas de relever des inexactitudes, flagrantes ou pas. Certains sujets nécessitent que l’on soit capable d’en apprécier les nuances, que l’on soit au fait des particularités, et des exceptions. Non, je ne veux pas vous décourager ; au pire, vous vous instruirez des sujets que vous abordez, tout bénef pour tout le monde donc.

Mes thématiques principales – les sujets sur lesquels je blogue – sont l’entrepreneuriat (les startups en particulier), et la communication digitale en Afrique. Il s’agit d’un cadre spécifique, délimité à la fois géographiquement et par secteur. Parce que je produis du contenu contextualisé. C’est volontaire. Si un grand nombre d’éléments sont communs à tous les cieux, un certain nombre d’entre eux sont relatif à un environnement donné.

Un conseil : plus le cadre dans lequel vous bloguez est pointu/clair/facilement discernable, plus vous serez à même d’être identifié. Votre singularité n’en ressortira que plus. En gros, il sera plus simple à un lecteur de vous reconnaître, et d’associer votre blog à une thématique particulière dans son cerveau. Cela marquera sa mémoire de façon efficace, le faisant spontanément revenir vers vous parce qu’il vous aura clairement identifié. Si vous produisez du contenu pertinent (utile pour lui).

> La voix

Ah. Si la voie relève de l’angle sous lequel vous traitez les sujets, la voix fait référence à votre ton, aux éléments de votre personnalité qui donnent du cachet à votre style. C’est triste à dire, mais ma voix fait fuir un certain nombre de lecteurs. Et fait rester ceux que je veux. Comme vous avez dû le remarquer, je suis assez abrupte, je vais droit au but, spécifie à loisir, et me montre volontiers ironique/sarcastique. Vous avez dû également remarquer que je n’ai pas peur des mots, je ne me prive pas de former des catégories, c’est un peu mon métier. Sourire. C’est un choix. Entre parenthèses, votre « carrière dans le blogging » sera une succession de choix qui vous fixeront dans l’esprit de votre public – génial ! -.

Vous ne pouvez truquer votre voix, cela se ressent. La voix correspond à votre ressenti sur le sujet, et non à votre personnalité. Elle donne néanmoins des indications sur celle-ci. Parce qu’elle est le fait de votre ressenti, elle influe sur votre traitement des sujets, et sur l’angle sous lequel vous choisissez de les aborder. Il est facile de voir que je suis en colère, l’état de la production de contenu et du secteur de la communication en Afrique francophone me désolent, je n’en fais pas mystère. J’en serais incapable, même si je le voulais. Pensez-y. Quel est votre ressenti à l’égard du sujet que vous abordez ? Quel(s) pans de votre personnalité cela va-t-il révéler ? Être vous pessimiste vis-à-vis de lui, ou résolument optimiste ? Un peu des deux ? C’est un point auquel l’on ne pense pas forcément, à tort. Il est déterminant. Peu importe votre désir de neutralité, il transparaît dans vos mots, dans les expressions et les tournures que vous employez.

Remarque : votre voie et votre voix sont clivant. Ils déterminent un certain type de lectorat.  Plus ils sont spécifiques, et plus ils permettent de discerner votre style d’un autre, et de vous marquer de façon durable dans la mémoire de vos lecteurs. C’est sympa parce qu’il s’agit du point suivant. Sourire.

3/ La cible

Vous n’écrivez pas de la même façon, selon que vous vous adressez à des étudiants d’université, des professeurs, des professionnels ou des profanes. Vous adaptez votre discours suivant votre public-cible. Il est évident qu’un certain nombre de personnes trouveront tout ceci inutile, et pour cause, ils sont à la recherche d’informations pratiques, immédiatement applicables. Je l’ai dit quelque part, je conceptualise.

C’est-à-dire que j’élabore des concepts en théories, « à partir des données de l’expérience vécue personnellement ou collectivement ». J’explicite des intuitions/intentions/connaissances/notions en décrivant de façon précise leurs rôles et leur nature. J’abstrais, je formalise, généralise et systématise de façon quasi systématique « afin d’élaborer des systèmes de propositions et d’hypothèses cohérents ». Sourire. – Source : CNRTL, le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales

Cet article par exemple n’est pas pertinent pour tout le monde. Ces propos n’ont d’intérêt que pour les experts. Les techniciens n’aiment en général pas se faire mal à la tête avec ce genre de chose (j’en connais plusieurs qui font une boule avec ce que je raconte lol). J’ai deux publics cibles : les techniciens et les experts. Je réserve aux premiers mes études de cas, aux seconds mes analyses, comme celles-ci. Si vous êtes un amateur ou un passionné, et que vous trouvez utile ce que je raconte, cela signifie simplement que vous avez l’intention de rejoindre les deux niveaux précités, le dernier en ce qui concerne cet article.

Vous avez toujours cet article sur les niveaux de compétence ? Bien, gardez-le sous la main. La définition de la cible doit être aussi précise que possible. Elle doit répondre à un contexte défini, et découler d’un but pré-établi. La production de contenu contextualisée suppose un environnement  déterminé. Idéalement, elle doit cibler une étendue géographique délimitée, traiter d’un domaine particulier, et s’adresser à un niveau de compétence spécifique (le vocabulaire et les notions que vous utilisez correspondent à la ligne éditoriale fixée, et la ligne éditoriale dépend de la cible).

Tout cela, afin de créer un flux réciproque entre votre lectorat et votre contenu (le network effect). -> Plus votre contenu est reconnaissable parce que singulier, plus l’on vous recommande en des termes précis – ou l’on vous recommande tout court – à une cible particulière, celle que vous souhaitez attirer et retenir ; c’est un cercle vertueux. Les gens savent en général très bien ce qu’ils cherchent. Ils distinguent d’un coup d’oeil les contenus qui peuvent leur être utile ou non. Faciliter cette évaluation en mettant à la portée du lecteur les éléments nécessaires pour le faire est ce qui vous distingue d’un blogueur amateur, entre autres.

Pour aller plus loin, lisez cet article de Paul-Emmanuel Ndjeng, sur la façon de créer des personae pour une entreprise. Remplacez « buyer » par « lecteur », « entreprise » par « blog » et « acheter » par « consommer du contenu » et vous y êtes. Un excellent article.

 barreblanche

A ce stade, j’ai jeté un oeil sur mes sous-titres suivants, et j’ai eu pitié de vous. J’ai donc décidé de scinder cet article en deux. Priez pour que mon souci du détail et de la profondeur ne me pousse pas à écrire une troisième partie. Rires.

Plus sérieusement, la position que j’ai adoptée (celle du critique), m’a occasionée bien des soucis. Je suis obligé de rédiger des articles comme celui-ci et tous les autres pour pouvoir continuer à pousser des coups de gueule en paix, il faut bien que mes critiques soient justifiées ! Rires.

barreblanche

Si vous avez déjà un blog, et que vous désirez recevoir des critiques constructives de ma part, vous pouvez m’envoyer un message, je répondrais aux trois premiers. Je ne peux répondre à toutes, par souci de qualité et de temps. Bon, je ne suis pas un expert en blogging professionnel (un pendant de l’Inbound Marketing) hein ? C’est juste que je pense que si vous me faites suffisamment confiance pour demander mon avis, autant vous en donner un qui soit pertinent. Et comme je n’ai que deux mains et une tête… lol

barreblanche

Ace, @ledisrupteur

About Ace (70 Articles)
Ace est un passionné de communication et de startups. Autodidacte formé auprès de professionnels du marketing et de la communication, il allie exploration personnelle, pratique du métier et recherche incessante d'amélioration dans une approche intégrative, qui s'intéresse au secteur de façon globale, en le replaçant au centre de l'entreprise. Sa démarche s'attache à formaliser de manière spécifique les problématiques communicationnelles qui touchent les structures en tenant compte de leurs divers niveaux d'organisation.

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